Tout a mal commencé le lendemain de la fameuse soirée sur l’ile aux canards (cf. précédent post). Le plus dur étant, après ce gros début de week end, de me lever dimanche matin pour mon premier cours de kitesurf… Le problème c’est qu’il faut annuler les cours mini 48h avant, sans quoi le cours est considéré validé et donc non remboursable (car il faut prévoir le remplissage du bateau, etc.). J’ai failli partir avec mon copain Raoul, mais finalement il n’est pas venu... Et il ne m’a pas manqué ! Impossible d’avaler quoique ce soit le matin, je me rends donc avec 1g dans chaque œil au port du sud pour ce 1er cours. Le rhum sec de la nuit faisant toujours effet… Après un petit briefing pour expliquer ce qu’il faut faire avant de partir kiter (comprendre les marées, les vents, les perturbations, etc. rien compris d’ailleurs !) et après 30min de zodiac pour se rendre à l’ilot goéland, avec un vent de 20 nœuds et donc une mer un peu agitée, j’ai commencé à repenser à mon ami Raoul, mais encore une fois, il n’est pas venu ! Finalement, ca s’est bien passé, il est vite sorti de ma tête (au sens propre et non sale).
Le site:
Je me suis inscris à un stage de 4 jours qui est sensé être suffisant pour apprendre les bases. Ce n’est pas donné par contre : env. 400€ pour 4x5h. Cela dit, quand on voit les prix pour une heure de cours de ski en France, finalement… et puis il y a tout d’inclus : transfert en bateau, tout le matos nécessaire, jusqu’à la paire de lunette de soleil et la crème solaire ! Donc pour ce 1er cours, au programme : déballer sa voile, savoir la gonfler et la positionner correctement au sol par rapport au vent pour ne pas qu’elle s’envole toute seule, la connecter aux lignes jusqu’à la barre de pilotage, la fixer à son baudrier, aller dans l’eau en tenant sa barre et sa voile, décoller sa voile avec l’assistance du moniteur, et enfin la faire évoluer en demi cercle au dessus de soi (de gauche à droite à 180° en passant par le zénith). Déjà ça, c’est assez tendu ! Sur cette « trajectoire », il n’y a aucune traction exercée (c’est une zone « morte »). Mais le problème c’est qu’au début, le temps de comprendre un peu comment ca se pilote et ca réagit, la voile prend de l’angle et commence à tirer, jusqu’au moment ou la traction t’arrache de l’eau ! lol c’est assez impressionnant la force que ca prend en moins d’une seconde.
Le plus dur au début étant de lâcher la barre pour annuler la puissance. En fait, la barre peu coulisser sur 50cm de haut en bas, en position haute cela détend la voile et donc réduit la prise au vent, tirée en bas cela fléchi la voile et augmente la prise au vent et donc la force. Le hic c’est que le réflexe de tout le monde, c’est de s’accrocher à quelque chose quand tu tombes ou quand tu perds ton équilibre. Donc quand ca commence à tirer, toi tu ne veux pas tomber donc tu t’accroches tant bien que mal à la barre, mais en la tirant vers toi, tu augmentes la force de traction (un peu comme un soleil à moto, tu te retournes et en voulant t’accrocher au guidon, tu accélères d’avantages et amplifie ta galère en fait !). Déjà rien que ça, avoir le réflexe de lâcher la barre dès que ca part en sucette, ce n’est pas évident en soi…
Pour ce 1er cours, rendez-vous sur cet ilot donc (ilot Goeland, réputé pour son platier et donc parfait pour apprendre car on a pied sur des centaines de mètres carrés). Hélas, ce n'est pas ma vidéo, et ce n'est pas prêt d'être le cas!
Après 3h à manier la voile (en plus avec 20 nœuds, donc un peu fort pour une première fois), le mono me dit que je me débrouille suffisamment pour commencer déjà la nage tractée. « Donc Cédric maintenant, met toi doucement à genoux puis à plat ventre dans l’eau, et tire la barre de haut en bas et de droite à gauche! » Mais qu’est-ce qu’il me dit le Julien là??? Le problème c’est qu’il communique avec toi par radio intégrée dans ton casque, tu l’entends mais tu ne peux pas lui répondre, donc même si tu cris « je ne comprends pas ! J’ai peur ! Vient m’aider ! Vais faire dans le froc! Je vais m’envoler ! Le vent il est trop fort pour moooooi !» ben tu ne peux pas ! lol Donc je me suis mis sur le ventre, et je me suis lancé… il faut bien. Au début, pas grand-chose… « Cédric, tire de grands coups, n’hésite pas, il faut que tu ressentes la traction de la voile ». « OK OK Julien, laisse moi un peu de temps quand même, t’es marrant, connard ! » (c’est le seul intérêt à ce qu’il ne t’entende pas en fait !). Bon ben… allons-y ! On serre les fesses à en faire craquer la combi, et on tire sur la barre un grand coup, comme Julien a dit !
Sans avoir même le temps de comprendre, une traction, ou plus exactement une force venue de l’haut de là, m’a extirpé de mon slip ! Extirpé ! Le mot est faible ! Arraché serait plus approprié je pense! A peine la voile prend 10°, qu’elle te sort tes 80kg (tout mouillé justement) de l’eau en un claquement de doigt. Putain, le pied toi ! Non non, pas « putain le pied » dans le sens l’extase, « putain le pied » dans le sens où je me suis explosé le panard en retombant sur un caillou, le seul qui devait y avoir sur le platier d’un l’ilot au couleur turquoise et au sable fin, ben c’était pour moi ! Après quelques « superman » comme ils disent dans le jargon (le truc qui a vie ne te fait plus voir ton ostéopathe tellement ta colonne est bien remise dans son axe) et un peu d’adrénaline : «Super Cédric, tu te débrouilles bien (se fout de ma gueule lui en plus, ou bien?!) mais essai maintenant de revenir vers la plage ». Pas de prob Bob ! Euh en fait si, prob Bob. Comment tu fais pour te diriger vu que le vent il t’arrache à l’arrache et que tu maitrises uniquement ta vessie là? Après quelques sauts de puce et avoir péniblement gagné 20m, je suis rentré les 50 restant à pieds… D’une part parce que ce n’était pas évident, mais aussi et surtout parce qu’au fur et à mesure il y avait moins de fond, donc plus de contact genoux/coudes sur le sable ! Et avant que le sang de tes genoux et coudes usés n’attirent môsieurs les prédateurs… lol C’est quand même plus pratique d’avoir 2 jambes pour continuer le kite parait-il…
C’était tout de même une très bonne journée, et je suis bien motivé ! Il parait qu’il y avait au total 63 kite autour de l’ilot selon Julien, terrible ! Je ne les ai pas compté, car je suis resté 5h à fixer ma voile sans la lâcher des yeux une seule seconde. Prochain cours, samedi et dimanche ci, avec pour objectif sortir de l’eau sur la planche (le plus difficile apparemment, mais soit disant le fait d’avoir snowboardé sera d’une grande aide au niveau de l’équilibre et de la prise de care, on verra bien!). Mais ce coup ci, ce sera sans une goutte d’alcool la veille et après une nuit plus longue que 4h...
C'est pas le pied ça, hein?
Enfin, quand j'en serai là...